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La Piroplasmose

 

Cette maladie, de part son importance, ne peut être abordée sans quelques

termes techniques. La piroplasmose est une maladie fréquente et grave, due

à un parasite qui colonise les globules rouges. Il existe deux agents

responsables de cette maladie chez le cheval : Babesia caballi et Babesia equi

(récemment rebaptisé Theileria Equi). Ces deux agents sont transmis par des

tiques.

 

Chez le cheval, Babesia equi envahit tout d'abord les lymphocytes, puis les

globules rouges. Par contre, Babesia caballi ne se développe que dans les

globules rouges du cheval. La piroplasmose n’est pas contagieuse de cheval

à cheval, mais certains spécialistes avancent qu’elle pourrait se transmettre

par une seringue ou une aiguille contaminée par un cheval atteint, il est donc

recommandé, par précaution, d’utiliser du matériel à usage unique.

 

Cette maladie n’est pas transmissible à l’homme. Mais les propriétaires doivent rester vigilants ; les  tiques peuvent leur transmettre la Borréliose (maladie de Lyme) qui sera le sujet d’un prochain article.

 

Localisation :

La piroplasmose équine est présente dans les zones tropicales, subtropicales et tempérées du globe. La distribution géographique de cette maladie suit celle de son vecteur. En Europe, Babesia caballi est transmis principalement par Dermacentor reticulatus et Dermacentor marginatus et Babesia equi est transmis principalement par Rhipicephalus bursa, ainsi que par Rhipicephalus turanicus, Rhipicephalus sanguineus, qui serait le plus fréquent, et Halima anatolicum. La distribution géographique de ces tiques est assez similaire, il devrait donc logiquement en être de même de celle de Babesia caballi et de Babesia equi. Pourtant, Babesia equi semble être plus fréquemment rencontré dans le sud du  pays que Babesia caballi.

 

Contamination : 

Le parasite responsable est transmis au cheval par une piqûre de tique. La tique est un arachnide (un acarien de grande taille), d'une taille d'environ 1 cm quand elle est gorgée de sang (3 à 6 mm avant le repas), qui séjourne habituellement dans les haies, bois et broussailles. Elle se déplace sur l’animal pour faire un repas de sang en le piquant avec sa trompe, lui injectent à cette occasion sa salive qui contient le parasite. Une même tique peut contaminer plusieurs chevaux. Le parasite pénètre dans les globules rouges du sang du cheval, s’y multiplie et les fait éclater.

 

Symptômes :

La durée d’incubation varie selon le parasite présent ; elle est d’au minimum 5  jours. La tique n’est donc en général plus présente sur le cheval lorsque les symptômes apparaissent. Les signes cliniques sont peu spécifiques, variables d’un cheval à l’autre et dépendent de la forme présente. La maladie peut en effet se présenter sous une forme aiguë ou sous une forme chronique.

 

Le forme aigüe : c’est la plus dangereuse ; elle peut être mortelle. Elle se traduit souvent par les symptômes suivants :

  • forte hyperthermie accompagnée d’abattement et d’un refus de nourriture

  • anémie : du fait de l’éclatement des globules rouges, leur nombre diminue de façon importante, les muqueuses  deviennent pâles et le cheval s’affaiblit.

  • ictère : La couleur des muqueuses est variable: roses pâles, jaunes pâles, jaunes francs ou congestives, et ces dernières peuvent présenter des pétéchies (éclatement de petits vaisseaux sanguins).

  • augmentation des fréquences respiratoires et cardiaques

  • coliques : des signes de colique sont fréquents.

  • hyper salivation

Plus tardivement :

  • coloration des urines : elles sont foncées, allant du jaune-orangé au rouge-brun, conséquences de la présence de pigments biliaires et d’hémoglobine.

 

La forme chronique : elle peut s’installer d’emblée ou être consécutive à une forme aigüe ; non-traitée, l’évolution est souvent défavorable. Les symptômes sont les suivants :

  • anémie

  • faiblesse générale, abattement, fatigue

  • anorexie, inappétence chronique, perte de poids

  • intolérance à l’effort, baisse de performance

  • Å“dèmes en zone déclive (membres et /ou partie basse de l’abdomen)

 

Ces symptômes sont indicatifs, fréquemment rencontrés, mais très variables d’un individu à l’autre.

 

Diagnostic :

Dans la forme aiguë, les symptômes sont suffisamment évocateurs pour entreprendre d’urgence le traitement. La maladie sera ensuite confirmée par des examens de laboratoire.

Dans la forme chronique, seuls les examens de laboratoires révéleront la présence de la maladie.

  • Mise en évidence de l’anémie, par une numération des globules rouges. L’anémie est systématique dans la  piroplasmose, mais d’autres examens seront nécessaires pour la différencier d’autres maladies anémiantes telles que le parasitisme, la leptospirose et l’anémie infectieuse.

  • Mise en évidence du parasite responsable : le parasite responsable peut être détecté à l’aide de frottis sanguins réalisés à partir d’une goutte de sang prélevée à l’épaule. Cet examen microscopique ne peut être entrepris qu’en phase aiguë, et il n’est fiable qu’en cas de positivité, sinon on peut être en présence d’un faux négatif.

 

Les techniques de laboratoire :

  • La sérologie : la mise en évidence des anticorps spécifiques par sérologie permet de mettre en évidence la maladie de façon certaine. Cependant ces anticorps n’apparaissent que plusieurs jours après le début de la maladie.

  • La technique PCR : c’est la méthode d’avenir, elle détecte précocement les traces d’ADN du parasite.

 

Traitement :

L'imidocarb (Carbésia®) est la seule molécule spécifique disponible. Sa posologie est variable en fonction du type de Babesia impliqué.

Le traitement doit être effectué par un vétérinaire ; il saura faire le bon choix de posologie et saura éviter les incidents d’injection. Il faut savoir que ce produit ne doit jamais passer directement dans le système sanguin : le risque de mortalité par choc serait alors de plus de 75% ! Même en intramusculaire, le traitement à l'imidocarb doit être réalisé avec précaution car ce produit est irritant et est souvent associé à des effets secondaires, entre autres d’éventuelles coliques. L’administration préventive d’un antispasmodique est vivement recommandé.

 

Prévention :

Il n’existe pas de vaccin contre la piroplasmose chez le cheval. Les essais d’injections préventives d’imidocard ont montrés une augmentation des risques de piroplasmose chronique. La prévention consiste à éviter l’infestation du cheval par les tiques au moyen de produits antiparasitaires externes qui doivent être appliqués lors de mise au pré ou au paddock, les tiques vivant à l’extérieur.

En cas d’observation de tiques sur le corps du cheval, il faut les éliminer immédiatement. En effet, la contamination est immédiate. Enlever les tiques rapidement permet parfois d'éviter le développement de la maladie.

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